Aishiteiru Tokyo
Mais non je n'ai pas disparu une fois encore. J'étais juste ... ailleurs. 4 jours à Tokyo, en amoureux. Juste ce qu'il faut pour se prendre une grosse claque. Tokyo. Avant je pensais que c'était Hong Kong la ville la plus extraordinaire d'Asie. Mais en fait non, pas du tout. C'est Tokyo.
C'est bien simple, maintenant je songe sérieusement à me mettre au japonais, à repeindre mes murs aux couleurs de Muji (gris, bleu, marron), remplir mon frigo d'algues et de poissons, installer sur mes toilettes un superbe dispositif électronique permettant de chauffer la lunette, désodoriser la cuvette et de rincer mon postérieur au moyen de jets savants que l'on déclenche en appuyant sur des boutons (certains de ces dispositifs, qui nous renvoient au passage une image de sous-développés des lieux d'aisance, ont même une fonction(nalité) "sèche-fesses", le petit frère du sèche-cheveux ... pour sûr, les Japonais sont les talibans de l'hygiène postérieurale, de l'hygiène tout court, et pour sûr ils doivent nous prendre pour des vikings sortis des cavernes avec nos WC uniquement équipés de vulgaires chasses d'eau), enfin je reprends ... cacher mes dents avec ma main dès que je rigole (euh non pas ça, j'ai de belles dents, m'enfin !), parler tout bas et à toute vitesse en faisant plein de courbettes que mon interlocuteur me renverrait et ça n'en finirait jamais, manger mon bol de udon assise sur mes genoux, par mini bouchées composées de deux grains de riz et 2cm de long de poisson et ça n'en finirait jamais, me relever sur mes jambes arquées et puis le soir ... tout lâcher.
Mettre les collants résille les plus grillés que j'ai (c'est à dire qu'il faudra que je les fabrique, je vous rassure), mettre une perruque rose, passer des heures à choisir mes fringues pour être encore plus différente que mes copines déjà super lookées et ... différentes, tout simplement, passer la soirée avec elles dans les rues de Shinjuku à perdre des pièces de 100 yen dans les salles de jeux pour essayer de gagner des peluches Hello Kitty ou des barres chocolatées, battre le pavé sous la lumière de milliers de néons verticaux multicolores, du haut de mes talons de tueuse.
Tokyo n'est pas une ville, c'est une page de bande-dessinée. Chaque bulle vous plonge dans un monde à part, en une journée vous traversez mille contrastes. Les sens humains ne sont pas assez développés pour pouvoir en profiter. On n'a pas assez d'yeux, de nez, le cou tourne pas assez, on est limité.
Et surtout ce qui frappe, c'est le silence. Le silence des trottoirs bondés de monde, silence brisé par le capharnaüm des salles de jeux (y entrer c'est mettre un pied en enfer), silence dans lequel on attend religieusement que le feu piéton passe au vert pour traverser, pas un pied qui dépasse sur la chaussée, même si la rue est déserte et qu'aucune voiture n'est visible, le silence de la discipline, l'art de présenter les choses, le rayon alimentation du magasin Isetan (y entrer c'est mettre un pied au paradis), la monochromie des façades, le fouillis des couleurs de tout ce qui les complète, les remplie, la fluidité de la circulation, l'absence de blocage, le calme, les vélos qui étincellent, les taxis qui reluisent, le poisson le plus frais de l'univers, partout, du poisson ... Aah, Tokyo ! Aishiteiru !
Mon petit guide
Apprendre à faire des sushis
... des makis comme à Kimitsu
Découvrir Tokyo dans les yeux d'un photographe infographiste
Lire PingMag, le magazine en ligne des designers et des gens qui font des trucs,
et bien sûr re re voir Lost in Translation, écouter sa bo ...