Un grand vo !
Je suis allée voir Le Théâtre sans Animaux hier soir, et je dois dire que même si Ribes n'est pas ma tasse de thé (pu'er, forcément ..), j'ai passé de bons moments.
Pas facile de jouer l'absurde, la troupe des Lanternes n'a pas choisi la facilité et c'est tout à leur honneur, et preuve de leur réelle passion pour le théâtre et les textes. J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les comédiens qui m'avaient tant fait rire l'an dernier avec leur Dîner de Connes, et à découvrir les nouveaux.
Cette année ils ont été guidés par un vrai metteur en scène, costumés d'habits originaux (faits dans une matière un poil trop bruyante, mais c'est un avis tout personnel), et chaque saynète était suivie (ou précédée, c'est selon) d'un pas de danse contemporaine donné par deux danseuses, intermèdes très agréables à regarder.
Un texte simple dans son vocabulaire, mais très profond dans son message. Personnellement, les deux histoires que j'ai préférées, sont la deuxième et la quatrième, "Comédie Française" et "Bob" (c'est moi qui les renomme ainsi, juste pour que vous compreniez desquelles je parle). Entendre Perrine expliquer que le cœlacanthe est "un poisson, notre ancêtre avant le singe" et réclamer en vain un petit "vo" (atrophie de "bravo") de la part de son goujat de mari qui ne veut pas féliciter sa belle soeur tout juste entrée à la Comédie Française ... j'ai bien ri !
Toutes ces histoires abracadabrantesques, petites fables des temps modernes, ou encore saynètes délirantes, avaient pour fil d'ariane l'absurdité des hommes, qui à mesure qu'ils se civilisent et quittent leur état de "dorade", perdent leur bon sens, et leur savoir vivre (un père ne se rappelle plus du prénom de sa propre fille ...), alors que par ailleurs, ils aspirent à plus de liberté et d'intelligence, à plus d'air. Cela donne à réfléchir ...
Bravo à toute la troupe, qui a une fois de plus, comme l'an dernier, remis un chèque de 110 000 RMB à l'association Datong qui s'occupe d'enfants orphelins. C'est pas rien !
Je "dédicace" ce petit post à mon ami Matthieu rentré à Paris et qui, je sais, aurait aimé être là hier soir ...