Sweet hooligan
Quand un Chinois me demande pourquoi j'aime Pékin, je réponds en autres choses que je trouve cette ville tranquille et très agréable à vivre. Même si l'idée saugrenue me venait de chercher où s'exprime l'agressivité, il me serait difficile de la trouver. Quand on vient de Paris, on est habituée à éviter les regards, dans le métro et certains quartiers, de peur de "provoquer", ou de créer un contact visuel qu'on regrettera deux secondes plus tard. Ici, on se déshabitue de cette violence citadine sous-jacente, on apprend la tranquilité.
Le Midi Festival, festival de musique underground de Pékin, s'est terminé hier, après quatre jours de kermesse sous un soleil plombant. Il ne manquait plus que les piscines avec les jeux de pêche aux canards. Quelques hooligans enlacés qui n'ont de méchant que les piques de leurs blousons, et encore, je suis sûre qu'ils les émoussent pour ne blesser personne. Aucun d'eux n'a fait un doigt aux photographes qui se pressaient autour d'eux, icônes angéliques du festival. Même leurs crêtes sont teintes en rose et rayonnent comme des soleils sur leurs têtes, et ils mâchent du chewing-gum.
Non vraiment, si quelqu'un a rencontré quelqu'un qui connaît quelqu'un qui a entendu parler d'une personne qui a vu une scène impliquant des hooligans déchaînés, insultant et hargneux, qu'il témoigne.
C'est pénible quand même, tout ce calme.