Pétarades de nouvel an
Substance illicite il y encore deux ans, banni des rues chinoises parce que trop dangereux, le pétard est de nouveau un des droits les plus absolus de tout bon Chinois qui veut fêter la nouvelle année dans les règles. En 1995 j’avais connu la guirlande de pétards dans la banlieue reculée de Pékin, à la campagne, loin loin loin. On la pend à une branche d’arbre, ou on la dispose à même le sol, on allume la mèche, on s’éloigne de quelques pas en se protégeant les oreilles, et tataratataratataratatatatarataaa!! .... aaaah Naguy. Bon.
A présent, en bas de chez moi, en bas de chez vous, quelques Starbucks, Zara et Macdo plus tard, chacun peut s’improviser artificier, et lâcher de VRAIES bombes. De celles qui demandent un périmètre de sécurité de cent cinquante mètres en France, de celles qui sont même interdites pour un usage privé en France, de celles qu’on lance pour un public situé à trois mètres ici, de celles qui ont causé quelques 125 blessés ici à Pékin dans la nuit du 17 au 18 février, dont un homme dont on a du enlever les yeux. Enfin c’est la fête quoi. De 20 à 400 RMB, mettez des étincelles dans votre quotidien !
Le pétard est ici notre quotidien, notre nocturne. Juste pour vous donner une idée. Au milieu d’une phrase une détonation retentit, un feu d’artifice illumine la vue depuis la fenêtre derrière votre boss qui vous fait le bilan du mois, le bruit assourdissant d’une fusée vous fait mettre le film sur pause (vous n’entendez rien de toute façon, autant attendre), vous patientez quelques minutes en bas de votre immeuble en souriant le temps que quelques gamins terminent d’épuiser leurs munitions, vous papotez avec votre copine au téléphone, boum, derrière elle, BOUM, derrière vous ... jusqu’au 4 mars. La fête quoi !
On est tellement habitué à avoir des feux d’artifice quotidiens, à tous les coins de rue, qu’on en deviendrait presque difficile. Ouais bof, pas terrible cette gerbe de 200 mètres multicolore, casse pas trois pattes à un cochon !
Les ventes ont augmenté de 50% par rapport à l’année derrière. Effectivement j’avais bien remarqué une petite différence par rapport à 2006.
Moi aussi j’ai fait péter l’cochon d’or ! Après un succulent dîner aux raviolis chez Olivier, on est tous descendus en bas de l’immeuble à minuit pour mettre la cour à sac. Arf, les Chinois ne sont quand même pas la moitié de fêtards ! T’en veuuuux ?