Mongolian ping pong bof
Le pitch : en
allant chercher de l'eau à la rivière pour son grand-père, le petit
Bilike trouve une balle de ping pong, ce qui va le plonger, lui et ses
copains, dans une perplexité sans bornes, de celle que seules les âmes
enfantines connaissent. Kécecé cet oeuf blanc qui flotte ?
"Esprit de la rivière", "truc de gosse", "perle étincelante" ... les
explications fusent mais ne satisfont pas Bilike, persuadé que la vérité est ailleurs. A force d'entêtement,
il fini par apprendre que c'est une balle de ping pong, par un
oncle qui lui lâche cette information d'un ton désinvolte, comme il lui
aurait dit "mais t'es bête ou quoi, tu vois bien que c'est une chèvre"
en parlant de Biquette, omniprésente dans le film. Blessé qu'on lui
livre la clef de ce mystère si capital à ses yeux avec autant de
légèreté, Bilike décide néanmoins de ramener la "balle nationale" à
Pékin, d'où elle vient.
J'ai
regardé Mongolian ping pong, film chinois, sans m'être un peu
renseignée auparavant, étant persuadée qu'il avait été tourné en
Mongolie, c'est à dire en République populaire de Mongolie, démocratie
depuis 1992. Quand on me dit Mongolie, je pense immédiatement à la
Mongolie que j'ai eue la chance de découvrir en 2003, et non à la
région autonome (qui est pourtant peuplée de vrais Mongols).
J'ai encore le souvenir de notre
guide locale qui ne s'est pas privée de nous dire que les Mongols
n'aimaient pas beaucoup les Chinois, pour des raisons historiques ...
je m'étais alors interdite de dire que moi si (mais pour des raisons différentes), et que j'ambitionnais
même de m'installer en Chine, de peur qu'elle saisisse la première occasion de
m'abandonner dans la steppe lors d'une pause pipi, espérant que je me
fasse dévorer par les loups durant la nuit glacée et hostile.
Du coup, je me suis sentie un peu Bilike devant "Mongolian ping pong". Kécecé ces Mongols qui chantent la gloire de Pékin, se prennent en photo en pleine steppe devant une tenture représentant la place Tiananmen ? et kécecé ces Mongols qui frappent leurs fils à coups de balais ?
C'est vraiment comme ça là-bas ? Vous qui êtes allés en Mongolie Intérieure (que les Mongols appellent d'ailleurs Mongolie du Sud, pour éviter un terme trop sinocentriste) ... ils chantent vraiment Pékin en gardant leurs troupeaux ? Et le policier qui fait remarquer aux gamins qu'ils se sont trompés de route et se dirigent vers la Russie et non vers Pékin ... il zappe pas un peu la Mongolie du nord, géographiquement placée avant la Russie ?
Mises à part l'incontestable beauté
photographique du film, et l'attendrissante poésie du scénario, je suis
restée perplexe comme Bilike devant sa balle de ping pong, qu'il trouve
belle sans la comprendre. Une ironie m'aurait-elle échappé ? J'ai
fureté le net à la recherche de critiques, toutes très bonnes,
mais c'est normal, encore une fois, le film est magnifique. Mais pas
de réponses à mes naïves questions.
Y aurait-il un oncle parmi vous qui
pourrait m'aider à trouver une explication ?
Promis je ne me vexerai pas, et je ne partirai pas sur mon cheval, ramener ce "dvd national" à sa source.
PS : "L'histoire du chameau qui pleure" m'a personnellement beaucoup plus émue ...