Discussion autour d'un chocolat
Hier
après-midi j'avais de nouveau rendez-vous avec Jason, mon interviewer
pour CCTV. On a fait une pause dans un bar de Nanluoguxiang (la
dernière hutong à la mode) tenu par un mongol, où on a
poursuivi notre discussion sur les différences culturelles entre
Chinois et Occidentaux, autour d'un chocolat (dont la vue, je suis sûre, vous réchauffera.
- C'est quoi pour toi la plus grosse différence entre la mentalité chinoise et la mentalité occidentale ?
-
... l'individualisme. Ici en Chine, on ne prend pas de décision en
pensant uniquement à soi. On agit dans le but de faire plaisir à sa
famille, à ses proches. Vous en Occident, vous êtes très
individualistes. Tu vois ce que je veux dire ?
- ... hum, oui, je
vois ! Et j'en suis un bon exemple, pas vrai ?! Mais tu ne penses pas
que vous allez bientôt y venir vous aussi, à l'égoïsme et au "tout pour
moi" ?
- ... peut-être, je ne sais pas. Possible.
- et comment ça se passe ici, entre les filles et les garçons ?
- C'est pas facile ! Pour plaire à une fille, ça ne suffit pas d'être mignon, d'avoir du talent, d'être gentil ... Ici
une fille va surtout chercher un gars riche, qui a un appartement, une
voiture, qui aura les moyens de s'occuper du foyer, sans qu'elle ait
besoin de travailler dur elle aussi. Du coup les garçons se sentent
très en insécurité, car ils ne savent pas si leur copine ne va pas les
lâcher pour un plus riche. Quand elles choisissent un garçon, elles
pensent d'abord à leur avenir.
Et chez vous c'est comment ?
-
Ouhla. Différent. Chez nous c'est la crise de la trentaine qui rend les
choses difficiles ! On se pose beaucoup de questions, on hésite
beaucoup à s'engager. Chacun est très attaché à son petit bonheur. Et
puis les garçons ont un peu peur des filles trop indépendantes, ils
n'osent pas les approcher. Et le problème c'est qu'elles le sont de
plus en plus, même si d'un autre côté, elles croient encore au prince charmant et au
grand amour, et qu'elles attendent qu'on vienne les chercher.
Au moins, ce qu'on a en commun, c'est la contradiction, n'est-il pas ?