Pas d'éléphant à Mi Yun
Pfiou, semaine loooourde, même pas raconté mon escapade "à la montagne" avec Estelle
et Wang Chao.
Dernier
jour de vacances du 1er mai, mercredi donc, me
voilà partie pour d'incroyables aventures au grand air. Quand Estelle
m'a proposé cette sortie, j'ai sauté au plafond, "chouette!" une balade
au vert, sortons de Pékin polluée, étouffante, poussièreuse, allons
gambader joyeusement, pieds nus, dans l'herbe fraîche au milieu des
bambis, des fleurs, et des papillons. Les citadins de tous les pays
comprendront ce sentiment, quand on reste longtemps enfermé dans une
magapole, "campagne" est un mot aussi fantasmagorique que "citron
pressé avec des glaçons" dans le désert, ou "Brad Pitt en boxer Calvin
Klein" chez les soeurs Carmélites. Juste pour vous donner une idée.
Nous partîmes à 9h, heureux
comme des pinsons, avec nos provisions plein le coffre, la nappe à
carreaux et les ombrelles, et après 10
... 3 minutes de voiture dans Pékin, nous nous retrouvâmes bloqués dans
les bouchons. A cet instant de l'expédition, Wang Chao, au volant, n'a
pas encore idée de l'ampleur du bouchon. Estelle et moi jacassons comme
des pies.
Une
heure plus tard, nous sommes toujours bloqués dans les bouchons, je
rassure Wang Chao qui commence à s'impatienter : à Paris, c'est pareil,
dès que le soleil pointe son nez et pour peu qu'il y ait un long
week-end, tous les parisiens se ruent "à la campagne". Sauf qu'à Paris
généralement, une heure suffit pour passer Le périph ... ici
des périphs, il y en a cinq, on ne joue pas dans la même cour. Et
inversement, ici, des longs weekends, y en a pas beaucoup, donc ...
Deux
heures plus tard, nous sommes toujours bloqués dans les bouchons, Wang
Chao est à présent tout à fait énervé. Il faut dire que Mi Yun,
notre
destination, est à 120 km de Pékin, un parcours que l'on fait en temps
normal, en 1h30h/2h. Ce matin-là il nous a fallu 4h pour l'atteindre.
Mais quel périple ! Au bout de trois heures de surplace (pendant lequel
j'apprends que j'ai bien fait de laisser Dumbo à la maison, les
éléphants sont interdits sur cette route, voir la photo), nous dévions
sur une route totalement dégagée et commençons enfin à avaler les
kilomètres, ce qui rend rapidement à Wang Chao son sourire :)
Mais trouver Mi Yun, s'avère vite un parcours
digne de la
"Chasse au Trésor" sur France3. Nous sommes paumés dans un village aux
murs de briques peints de couleurs vives, Wang Chao demande son chemin.
"Mi Yun, c'est par là, tout droit". Au bout de quelques minutes nous
nous retrouvons en plein sur un chantier au milieu des pelleteuses.
"Mi Yun, c'est par où?" "Par là, tout droit!". Ok. Mais rapidement la route fait un T, le tout droit
est impossible, et on est toujours pas à Mi Yun. Aucune indication, pas
de panneau Mi Yun, je demande à Estelle s'ils ne sont pas en train de
m'enlever pour me vendre à un paysan du coin.
Après une heure
de jeu de piste, nous arrivons à Mi Yun, et sa balade sportive dans les
montagnes. Ouaiiiiis ! Après une petite pause pique-nique bien méritée,
nous partons gravir les marches d'une ascension de trois heures, armés
de nos épuisettes à 1kuai, car les eaux sont poissonneuses nous a-t-on
dit, dans les petits cours d'eau, et petits lacs qui rafraîchissent la
balade. Quelques frayeurs dans une grotte, quelques minutes de
relaxation sur des pierres plates, des chutes d'eau, beaucoup de monde,
la chaleur, les jambes qui fléchissent ... une escapade vivifiante, et
épuisante pour la citadine que je suis et qui n'a plus mis les pieds
dans une salle de sport depuis six mois !
Mais quel bonheur de quitter la ville pour la nature, merci Estelle et Wang Chao !
Je suis partie avec ma caméra, sans cassette à l'intérieur ... ggrrrr ... désolée donc pour cette minable vidéo de 30 secondes faite avec mon appareil photo.