16h30 à Dongzhimen
Je
n'ai pas accompli ma mission du jour qui était de photographier les
quartiers en destruction proches de mon lieu de travail, parce que je
n'y suis pas passée. Les journées ici ne se passent pas toujours comme
on l'avait prévu au départ, c'est entre autre, ce qui fait le charme de
la vie ici !
Mon bureau se trouve à Dongzhimen,
le quartier des ambassades. Ce qui, cet après-midi s'est avéré très
utile puisque pour un prochain déplacement professionnel à Madagascar,
j'ai du me rendre à la chancellerie pour faire ma demande de visa. D'où
une petite balade à
pieds dans les quartiers tranquilles, arborés et gardés par de jeunes
soldats figés dans leurs grands manteaux verts. Agréable petite balade
dans une journée bien chargée, j'avoue avoir au retour, traîné un peu
les pieds pour revenir au bureau.
Car vers 16h30 cet après-midi,
la couleur du ciel, la lumière, étaient si belles qu'on en oubliait
complètement qu'il faisait un froid de canard. Rose, bleu, orange ...
les arbres nus se détachaient comme du papier découpé sur un ciel
multicolore. Les immeubles aux
baies vitrées brillaient comme d'énormes diamants, j'étais complètement
en extase devant ce spectacle, photographiant des choses absolument
insignifiantes, des fils électriques, de maigres troncs d'arbres empapillotés dans de la corde, des choses qui, demain à 10h seront certainement laides.
Je
ne sentais plus ma main droite qui tenait l'appareil photo, mais pas
grave, c'est trop beau ! J'adore la ville. C'est tellement changeant.
Alors je continue, je traverse le
passage piétons, le monsieur de la circulation qui porte 20 kilos de
manteau et pantalon bleus sur lui, sans compter la chapka, agite son
petit drapeau rouge pour faire descendre les cyclistes qui envisagent
de traverser le passage à vélo (mais c'est vain, je le fais tous les
matins !), ou leur signale que c'est à eux de circuler. Au moment où je
prends une photo un homme passe devant l'objectif, je me demande de quel animal provient l'encollure de son manteau.
Et
je continue, je me rapproche du bureau, ma petite poésie de
l'après-midi va bientôt s'arrêter, quel dommage ! Je l'aurais bien
poursuivie. Allez une dernière petite photo des arbres noirs dans le
soir qui tombe.
Quand je sortirai, tout sera dans la pénombre.
Etre au bon endroit, au bon moment, telle est ma devise ;-)